Mali : Tombouctou
Tombouctou, au Mali, est sans doute la capitale intellectuelle et spirituelle par excellence.
Elle, que l’on surnomme « la perle du désert » ou « la ville des hommes libres », fut ajoutée sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1988 pour d’innombrables raisons.
Tombouctou fut fondée au XIe siècle par les Touaregs à proximité de la rivière Niger. D’abord simple camp, elle devint, de par sa position géographique, rapidement un important centre de commerce pour le sel venu des mines du Sahara, l’or des mines de Buré et les esclaves du Ghana.
Au cœur du puissant Empire du Mali puis de l’Empire Songhaï qui lui succède, la ville atteint son apogée. Elle devient, de la première portion du XIVe siècle à la fin du XVIe siècle, un centre de spiritualité et d’intellectualité du monde islamique. On y construisit des écoles, des bibliothèques et de grandes mosquées... Plusieurs subsistent encore aujourd’hui.
Le XVIe siècle et plus particulièrement la conquête de l’Empire par l’armée marocaine, annonce la fin de l’âge d’or de Tombouctou. Ceci associé au fait que les Portugais, refusant de s’incliner et d’abandonner leurs comptoirs aux Marocains, établirent des accords commerciaux avec certains pays d’Afrique qui contrecarrèrent le pouvoir de la ville. Dans le même temps, les Européens commencèrent peu à peu à s’implanter le long de la côte occidentale ; les routes commerciales subsahariennes perdirent leur importance. Tombouctou devint alors une ville déchue.
Ironiquement, Tombouctou est aujourd’hui menacée par ce qui contribua à sa richesse jadis : le désert du Sahara. Ce dernier apporte maintenant des quantités de sables alarmantes sur la ville qui détériorent son architecture. Outre les bâtiments, la désertification aura affecté l’approvisionnement en eau, la végétation de même que plusieurs vestiges anciens. Voilà pourquoi Tombouctou fut inscrite à la liste du patrimoine mondial en péril en 1990.
La célébrité de la ville tient davantage de sa réputation et sa légende que des sites qui la composent aujourd’hui. Cela dit, Tombouctou dispose de quelques lieux incontournables. On y visitera ses mosquées (Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia), ses maisons typiques, ses monuments, mais ce sont ses manuscrits qui retiennent particulièrement l’attention. Près de cent mille d’entre eux sont la propriété des grandes familles de la ville. Ils portent sur une grande variété de sujets, de la musique à l’astronomie, en passant par la botanique, démontrant ainsi tout le savoir des penseurs de la ville des siècles durant.