Bénin : Palais royaux d’Abomey

Anciennement le Dahomey, le Bénin, petit pays d’Afrique occidentale, renferme l’un des sites les plus édifiants de la région : les palais royaux d’Abomey.

Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985, ils sont une représentation pure de la splendeur des temps anciens et le reflet d’un royaume aujourd’hui disparu.

Capitale d’un empire fondé au XVIIe siècle par les Fon, alors peuple majoritaire au Bénin, la ville d’Abomey illustre la force de ses rois puissants qui survivaient par le trafic d’esclaves, l’agriculture et le pillage.

De 1625 à 1900, seuls douze rois se succédèrent en ces palais, élément rare à l’époque pour un royaume africain. Chacun y fit construire son propre palais, tout en respectant l’Architecture originale des bâtiments environnants. La généreuse proportion des bâtisses des palais est en majeure partie attribuable au fait que l’on y abritait non seulement les épouses du roi, mais aussi les serviteurs. On raconte même que le dernier roi à y avoir trôné, Gbêhanzin I, aurait eu plus de 400 épouses avec lesquelles il bâtit une armée de femmes guerrières juste avant la colonisation française.

L’ensemble se compose de plusieurs cours et bâtiments aux multiples pièces, autrefois véritable lieu de culte pour ses habitants qui admiraient et priaient leurs ancêtres en leur donnant des offrandes et en exécutant des sacrifices animaliers. On y retrouve aujourd’hui une impressionnante collection d’objets d’usage quotidien ainsi que beaucoup de détails architecturaux et décoratifs qui relatent les détails des épisodes guerriers des monarques.

Créé en 1943 par l’administration des colonies françaises, le musée historique d’Abomey présente la vie de la cour. Deux expositions y sont permanentes. Organisée sous divers thèmes tels que l’organisation sociale, la vie militaire, les origines du royaume ou les espaces religieux, la première exposition est très riche en vestiges de toutes sortes et se veut instructive. La seconde se consacre quant à elle sur les causes du déclin de l’empire, de même que sur la vie quotidienne extérieure (agriculture, commerce, religion). Dès l’entrée au musée, on peut visiter un village artisanal qui présente les formes d’artisanat de l’époque : teinturiers, sculpteurs, tisserands, cuivriers et pyrographes s’y trouvent afin de permettre aux gens de comprendre comment fonctionnait le mode de vie de l’époque.

D’abord inscrits au patrimoine mondial, les palais furent ensuite inscrits au registre du patrimoine mondial en péril puis retirés de ce dernier en 1997, faisant suite à d’importants travaux de valorisation et de sauvegarde. La totalité du site est maintenant ouverte au public pour la visite.