Tanzanie : Parc national du Kilimandjaro
Montagne tanzanienne infinie et mythique, le Kilimandjaro est le point le plus haut d’Afrique, juste avant le mont Kenya.
Il est en fait un massif volcanique de 750 000 ans, recouvert d’une calotte glaciaire et de neiges éternelles. Le mont se compose de trois sommets : le Mawenzi à l’est, le Kibo au centre et le Shira à l’ouest et sa hauteur totale est de 5 895 mètres. Sa forêt avoisinante abrite une riche faune, dont plusieurs espèces menacées, d’où l’importance de son inscription à la liste du patrimoine mondial en 1987.
Dès le IIe siècle apr. J.-C., le géographe grec Ptolémée mentionne l’existence d’une montagne blanche. Mais ce n’est qu’en 1845 que son existence est avérée, par le géographe britannique William Cooley. En 1848, un missionnaire du nom de Joseph Rebmann s’intéresse à son sommet, évoquant l’hypothèse de neiges éternelles. Mais l’idée est réfutée par de nombreux scientifiques, dont William Cooley, jugeant impossible la présence de neige sous l’Équateur.
Entre 1861 et 1889, plusieurs tentent l’ascension du fameux mont, sans toutefois arriver au sommet. C’est finalement l’allemand Hans Meyer et son ami Ludwig Purtscheller, tous deux accompagnés d’un guide, qui atteignent le sommet le 6 octobre 1889. Bien que déclaré inactif, le volcan jette des fumerolles en 1933 et en 1942, pour être déclaré à nouveau actif à la fin de cette dernière. Le tourisme ascensionniste débuta par la suite dans les années 1930 et aujourd’hui, on ne compte pas moins de 20 000 trekkeurs escaladant les pentes du mont annuellement.
L’altitude s’échelonnant de 800 à 5895 mètres, on retrouve sur les pentes du Kilimandjaro de larges variations de température et, par conséquent, plusieurs écosystèmes. Parmi ceux-ci, des champs et prairies entre 800 et 1800 mètres, la forêt sempervirente, souvent dans les nuages, jusqu’à 2800 mètres, les landes de bruyères et végétation dites d’altitude entre 2800 et 4000 mètres, les zones alpines et sa végétation quasi inexistante entre 4000 et 5000 mètres et enfin, la zone du sommet qui se trouve au-delà de 5000 mètres, dépourvue de végétation. En fait, chaque zone occupe un étage de plus ou moins 1000 mètres, les chutes de neige augmentent de quinze centimètres par 100 mètres et la température baisse d’un degré tous les 200 mètres.
Deux facteurs menacent à l’heure actuelle le parc national du Kilimandjaro : la fonte des glaciers et la déforestation. Longtemps attribuée au réchauffement climatique, la fonte des glaciers serait le fait du rayonnement solaire, de plus en plus important. C’est du moins ce qu’avancent les géophysiciens Philip Mote et Georg Kaser dans le cadre d’un article publié dans l’American Scientific. Quant à la déforestation (incendies de forêt d’origine humaine, abattage illégal…), elle est directement mise en cause dans la diminution de la réserve hydrologique et de la diversité biologique du parc national : destruction des habitats et des ressources. Des solutions sont actuellement proposées comme la plantation d’arbres et la sensibilisation des populations locales au problème environnemental.
Aujourd’hui, l’ascension du Kilimandjaro est très tendance. Des artistes et hommes d’affaires s’y aventurent pour diverses causes mondiales, telles que le cancer ou les maladies pédiatriques. Cela dit, il s’agit d’une tâche très ardue qui exige une excellente forme physique. Il faut de plus avoir recours aux conseils de guides afin de faire de ce périple un succès.
