Gambie : île James et sites associés

Figure emblématique d’une sombre époque, l’île James fut un lieu important de l’esclavage, et ce, de la période précoloniale à l’indépendance.

De même qu’un témoignage fort de la rencontre entre Afrique et Europe. Elle fut en effet de par sa position géographique en Gambie, aux abords du fleuve qui porte le même nom, une voie d’accès essentielle aux Européens pour gagner les terres africaines. L’île James fut inscrite en 2003 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les premiers colons à avoir accédé à l’île étaient des Allemands, très actifs dans la région à l’époque. Ces derniers l’appelèrent l’île de Saint-Andrews. Ils y construisirent en 1651 un fort qu’ils utilisèrent comme base. Puis c’est au tour des Hollandais de prendre possession de l’île de 1659 à 1661, et enfin aux Britanniques. L’île et le fort sont alors rebaptisés île et fort James en l’honneur de James, Duc de York. D’abord lieu de commerce d’ivoire et d’or, l’île devint un important centre de commerce des esclaves.

Puis en 1695, l’île est conquise par les Français. Mais les Anglais mirent tout en œuvre pour la récupérer. Une succession de batailles et de changement de mains s’en suivirent, l’île devenant tantôt française, tantôt anglaise. D’ailleurs, entre 1697 et1702, le fort James fut détruit et reconstruit à de multiples reprises à cause de ces conflits. Il est finalement largement abandonné en 1779 lors du retrait des Anglais.

L’île James compte plusieurs sites relatifs à cette époque. Entre autres, le bâtiment de la CFAO (Compagnie française de l’Afrique occidentale), le fort Bullen, les ruines de San Domingo, la batterie de six canons à Banjul et la chapelle portugaise de Juffureh.

Toutefois, l’île souffre d’un grave problème d’érosion. On estime que sa taille actuelle fait 1/6 de sa taille initiale. Bien que ses bâtiments soient protégés, l’île James est très basse et est sujette aux inondations fréquentes.

On peut accéder à la très petite île James par voie maritime. On propose aux visiteurs un service de navette ainsi que des bateaux de croisière. Pour s’imprégner complètement de l’esprit de l’endroit, on propose par ailleurs de louer des petites barques.

Un témoignage impressionnant d’une époque révolue, mais qui a complètement façonné l’histoire africaine.