L’Indépendance des colonies françaises africaines
L’indépendance des colonies françaises africaines fut un travail de longue haleine ponctué d’affrontements sanglants, de guerre et d’ajustements.
Bien que les premiers soubresauts de ce nouveau désir d’indépendance se soient fait sentir dès la Grande Crise de 1929, ce n’est véritablement qu’après la Seconde Guerre mondiale que certains pays, dont l’Algérie et le Maroc, commencèrent à se battre de plus en plus ardemment pour obtenir leur autonomie.
La débâcle dans les colonies françaises s’amorça lors de la Grande Crise de 1929. Alors que les produits manufacturés dans les colonies connaissent une diminution de prix sans précédent, les matières premières deviennent pour leur part de plus en plus dispendieuses affligeant ainsi les échanges internationaux et donc l’économie. Dans ce contexte naquirent les premiers mouvements nationalistes, et ce, malgré le fait que l’idée d’indépendance demeure toujours un sujet tabou.
Au lendemain de la Seconde Guerre, les colonies françaises implantées en Afrique subirent de profondes transformations. Tout semblait comme d’habitude en apparence, alors qu’en réalité rien n’allait plus. Les nombreuses injustices de même que l’humiliation vécue par le peuple africain avaient laissé place à une soif inébranlable de libération nationale, à un désir d’indépendance marqué. Victorieuse, mais gravement affaiblie, la France laissait alors un arrière-goût très amer à l’Afrique en réprimant l’émancipation des colonies. Alors qu’en parallèle, les colonies recevaient l’appui de la toute nouvelle Organisation des Nations-Unies (ONU), par des États-Unis et même de la Russie, qui valorisaient l’auto-administration des peuples colonisés.
Entre 1945 et 1947, la France propose de modifier ses politiques coloniales, en octroyant certains droits, dont l’administration des colonies par des représentants locaux, et en abolissant le travail forcé, mais ce n’est pas assez. De nouveaux affrontements ont lieu, coutant encore une fois la vie de milliers d’individus, Français comme Africains.
La guerre d’Algérie sera le principal vecteur dans l’histoire de l’Afrique francophone. Le conflit, qui forcera dès 1954 des centaines de milliers de Français à quitter le pays et qui fera un nombre équivalent de victimes arabes, se soldera en 1962 par l’indépendance du pays. Acculée au pied du mur, la France se voit contrainte de négocier l’indépendance de ses colonies et dépendances d’Afrique du Nord et de l’Ouest, la Tunisie deviendra en 1956, le Maroc et la Guinée l’obtiendront en 1958.
Fatiguée de ces nombreuses années de guerre et de conflits, la France entame enfin le processus de négociation d’indépendance de ses autres colonies en 1960, mais sur un ton pacifique cette fois-ci. Ainsi, le 1er janvier 1960, le Cameroun obtient son indépendance, le 7 août de la même année, la Côte-d’Ivoire, le 20 août, le Sénégal, sans compter les nombreuses colonies et dépendances considérées comme étant autonomes depuis 1958 qui devinrent officiellement indépendantes en 1960 (Togo, Bénin (anciennement Dahomey), Tchad, Madagascar, République Centrafricaine (anciennement Oubangui-Chari) et Burkina Faso (anciennement Haute-Volta).
Bien que « l’Empire français d’Afrique » soit complètement dissout moins de 20 ans après la Seconde Guerre mondiale, les intérêts de la France sont demeurés bien vivants en Afrique. Échanges politiques et économiques sont au cœur des relations entre les deux pays et la France demeure la seule grande puissance à avoir conservé des bases militaires dans plusieurs de ses anciennes colonies.