L’implantation de la langue française en Afrique

L’Afrique et la langue française ont une longue histoire commune. Tantôt tumultueuses, tantôt harmonieuses, les relations se sont peaufinées au gré du temps vers ce que l’on connaît aujourd’hui.

L’histoire de la langue française en Afrique remonte à plus de 600 ans, lorsque les Européens se déplacèrent sur le territoire africain, le commerce transsaharien en tête. Puis avec le développement du Nouveau Monde et de son agriculture, le besoin de main-d'œuvre, l’esclavage devint rapidement une activité économique d’envergure à laquelle participèrent toutes les puissances européennes, de la dernière portion du XVIe siècle au milieu du XIXe siècle.

Mais ce sont finalement les Anglais et les Français qui prirent le monopole économique, contre le Portugal et la Hollande. Malgré l’établissement d’un port commercial français à Saint-Louis (Sénégal aujourd’hui), la France ne participera malgré tout que très peu au commerce des esclaves et privilégiera le commerce de l’arachide et autres matières premières, établissant ainsi des liens intéressants avec les Africains. La France s’intéressera plus tard non seulement aux côtes africaines, mais aussi à l’intérieur des terres.

Dès lors naquit le projet de faire de l’Afrique de l’Ouest une région française, en la subdivisant en provinces : une opération de longue haleine. En effet, l’implantation ne fut concrète qu’à partir du milieu du XIXe siècle, lorsque militaires et colons français s’y installèrent, formant ainsi des groupes de plus en plus nombreux et de plus en plus vers l’intérieur des terres.

Dans la première portion du XXe siècle, la France occupe la plupart des pays d’Afrique qui prennent part aujourd’hui à la Francophonie : Sénégal, Mali, Burkina Faso, Bénin, Guinée, Niger, Côte d’Ivoire, etc. La langue française s’impose alors comme langue administrative et officielle même si dans l’usage, les langues nationales et dialectes demeurent très actifs.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale resurgissent des désirs d’indépendance en Afrique de l’Ouest. De plus en plus virulentes, les demandes de réforme se font entendre et en 1944, les Africains obtiennent finalement le droit de participer peu à peu à la gestion de leur pays. Ce n’est cependant que dans les années 60 qu’ils obtiennent pleine indépendance.

La France continua toutefois de démontrer son intérêt à ses anciens territoires dans un grand mouvement de coopération et d’échange, mouvement toujours très vivant aujourd’hui. La langue française, pour sa part, demeure présente plus que jamais.