Géographie de l’Afrique francophone
Lors de la colonisation française en Afrique, la géographie des territoires n’a pas été laissée au hasard, bien au contraire.
Le but des pays la convoitant était clair : élargir les possessions et explorer des richesses jusqu’alors inconnues ou très convoitées par l’ensemble des pays occidentaux.
C’est après la Hollande, le Portugal et l’Angleterre que la France décide de s’implanter en Afrique vers la fin des années 1600. L’Égypte et le Sénégal deviendront les deux premiers pays à être convoités, puis colonisés par la France.
Officiellement devenu colonie française en 1895, le Sénégal fut en effet longtemps auparavant occupé par la France. Dès 1659, elle domine le commerce de la région côtière, notamment avec le trafic d’esclaves qui demeurera actif tout au long du XVIIIe siècle. C’est la position stratégique du Sénégal qui en poussa l’exploitation. Son emplacement idéal pour l’établissement d’un port et la proximité du fleuve Sénégal permirent à la France non seulement d’établir un commerce florissant, mais aussi d’utiliser le cours d’eau pour pouvoir avancer davantage dans les terres africaines.
Les territoires africains français seront divisés en deux parties distinctes aux appellations différentes en 1895 et en 1910 respectivement. Ces parties sont nommées Afrique-Occidentale française et Afrique-Équatoriale française et furent déterminées en fonction de leur emplacement géographique situé autour de quatre grands bassins : le Congo, le Nil, le lac Tchad et le Niger.
L’Afrique-Occidentale française est un gouvernement créé en 1895 qui regroupait en fédération les territoires de la Mauritanie, de la Haute-Volta (Burkina aujourd’hui), du Soudan français (Mali aujourd’hui), du Sénégal, du Niger, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée française et du Dahomey (Bénin aujourd’hui). L’AOF se trouvait physiquement sur la côte ouest-africaine, à proximité des cours d’eau, facilitant ainsi la navigation et du coup, le commerce. Cette fédération éclata cependant suite aux premiers pas de la décolonisation en 1958, alors que plusieurs des pays la composant obtinrent un statut d’autonomie, sans toutefois être véritablement indépendants.
L’Afrique-Équatoriale française, gouvernement général créé en 1910, regroupait pour sa part quatre territoires : le Gabon, l’Oubangui-Chari (Centrafrique aujourd’hui), le Tchad et le Moyen-Congo (Congo-Brazzaville aujourd’hui). Plus tard, soit en 1946, on changea le statut de ces pays en « Territoires français », faisant aussi partie de « l’Union française ». Le Cameroun fut ensuite annexé à cette fédération en 1945 puisque placé sous mandat français depuis 1919. Cependant, tout comme l’AOF, la fédération éclata en 1958.
Outre ses cours d’eau, l’Afrique française jouit de nombreuses richesses enfouies dans ses sous-sols, dont l’or, le fer, la bauxite, le diamant et le cuivre, et de sols qui sont souvent localement fertiles pour l’agriculture. Certains pays comptent de plus des matières rares telles que l’uranium au Niger et le pétrole en Côte-d’Ivoire, au Gabon et au Tchad.
La motivation première de la colonisation des territoires d’Afrique française était donc de nature géographique. L’emplacement stratégique des États, sans compter leurs richesses respectives non seulement issues des sols, mais aussi de la nature et de l’homme, constituait des éléments fortement incitatifs et sont encore à ce jour très prisés de par le monde.