Diversité dans la francophonie africaine et avenir de la langue française

Des six mille langues parlées ou recensées dans le monde, près de deux mille appartiennent à l’Afrique. Il s’agit là du tiers de tous ces langages.

On attribue cette diversité à l’isolement que certains pays ont connu au cours de l’histoire, isolement qui se prolongea pour certains jusqu’au dernier quart du XXe siècle.

Ces langues se classent selon quatre grandes familles : les langues nilo-sahariennes qui sont parlées surtout en bordure du Nil, les langues Niger-Congo que l’on retrouve sur l’Afrique Centrale ainsi qu’en partie sur l’ouest, les langues afro-asiatiques parlées à l’est et au nord du continent et les langues Khoisans utilisées au sud.

A l’intérieur de chaque famille, plusieurs centaines de langues. Certaines parlées par des millions de gens, d’autres par seulement une poignée d’individus et qui disparaîtront vraisemblablement dans les années à venir, nous rappelant que les langues vivent et meurent. Au nombre des langues les plus couramment parlées, on retrouve le swahili, le sésotho (ou sotho), le zoulou, le ndebele, l’afrikaans, le xhosa, le swati ou le setswana, pour ne nommer que celles-ci.

Parallèlement à ces langues dites nationales, servant aux usages courants, le français, langue dite « officielle » et internationale. En Afrique Subsaharienne uniquement, on compte plus de 40 millions d’individus d’expression française ou qui parlent français de façon quotidienne et ce nombre ne cesse de croître avec la population.

Mais il n’en va pas de même pour toutes les régions. Car, nous le savons, l’apprentissage et la constance de la langue française passent nécessairement par une scolarisation adéquate, et ce, particulièrement au sein de pays qui connaissent un haut taux de natalité. Si c’est le cas en Afrique Subsaharienne, si le système d’éducation se porte de mieux en mieux et que l’instruction fait maintenant partie des priorités, les taux de scolarisation demeurent encore très bas dans certaines régions ou alors les classes surchargées affectent le bon apprentissage.

Son avenir n’est toutefois pas en danger. Langues nationales et langue française cohabitent mais on ne peut exclure la possibilité que, selon les options politiques choisies dans le futur, le français passe en second plan.